samedi 16 mars 2013

Ciné-club du 19 mars 2013


Mardi 19 mars

20 heures

Cinéma ARLETTY - 22410 Saint-Quay-Portrieux

Le Corbeau

de Henri Georges Clouzot

avec Pierre Fresnay, Ginette Leclerc,
Pierre Larquey, Héléna Manson

Le docteur Germain, qui travaille dans une petite ville de province, reçoit des lettres anonymes signées Le Corbeau l'accusant de plusieurs méfaits. Cependant il n'est pas le seul à en recevoir. Toute la ville est bientôt menacée, la suspicion règne et le fragile équilibre se défait. Le docteur Germain décide de mener une enquête.

S’inspirant d’un fait divers des années 1920 pour filer la métaphore bien plus contemporaine du pays malade, le film met en scène le zèle français de la délation et les effets funestes de la rumeur, La petite ville décrite ici devenait le symptôme symbolique du brouillage des frontières morales et humaines. Tourné en 1943 dans les studios de la Continental, gérés par l’occupant allemand, Le Corbeau a été vivement critiqué par le gouvernement de Vichy, mais n’a curieusement été censuré qu’à la Libération. La censure allemande, comme les procès d’après-guerre qui condamnèrent le film, son réalisateur et ses acteurs à des peines plus ou moins lourdes, n’avaient probablement pas saisi toute la portée et la profondeur du film.
France 1943 – Drame – N&B – 92 min.

jeudi 7 mars 2013

ANNIVERSAIRE



Un an de ciné-club

Il y a un an, le 8 mars 2012, une convention était signée entre la mairie de Saint-Quay-Portrieux et Ciné St Ke. En instituant un partenariat entre notre association et le cinéma Arletty, cette convention rendait notamment possible la création d’un ciné-club, qui en arrive maintenant à sa dixième séance. L’occasion de tirer un premier bilan.

 
Pourquoi un ciné-club ?

L’association Ciné St Ke avait été créée, en août 2009, pour apporter son soutien au projet de rénovation du cinéma. Après la réouverture de celui-ci, le rôle de l’association devait évoluer en contribuant notamment au développement d’une animation culturelle autour du cinéma, en complément de son exploitation commerciale. La création d’un ciné-club nous a paru le moyen le plus approprié pour apporter rapidement et durablement cette dimension.

 
Pourquoi fallait-il signer une convention pour cela ?

C'est tout d’abord une question juridique. La ville de Saint-Quay-Portrieux étant propriétaire du cinéma, un tel acte, ratifié par le conseil municipal, était nécessaire pour fixer les conditions de son utilisation par une association. Mais la convention ne se réduit pas une simple mise à disposition des locaux. C’est en termes de « partenariat » qu’elle définit les relations entre le cinéma Arletty et Ciné St Ke. Elle ouvre donc un vaste champ de possibles à la fois pour soutenir la vocation commerciale du cinéma et pour développer sa vocation culturelle et sociale par un complément d’animations, d’échanges, de rencontres

 
Qu’est-ce qui guide les choix de programmation pour le ciné-club ?

Le rôle d’un ciné-club n’est pas simplement de projeter des films plus ou moins estampillés « non commerciaux ». Il a aussi vocation à promouvoir la connaissance du cinéma et à initier à la lecture des films – tout en veillant à ne pas être ennuyeux. C’est aussi un lieu d’échanges et de dialogue. D’où l’importance de la présentation du film avant sa projection, et du débat qui lui fait suite. L’une et l’autre sont  des éléments constituants indispensables à un ciné-club. Nous veillons aussi à la convivialité de nos débats en les poursuivant systématiquement autour d’un « verre de l’amitié », accompagné de quelques gourmandises confectionnées par les membres du conseil d’administration.

En ce qui concerne la programmation, nous souhaitons donc promouvoir des films qu’on ne voit pas – ou trop rarement – ailleurs : des grands « classiques » du patrimoine mondial du cinéma, mais aussi des œuvres plus récentes auxquelles les critères de la distribution commerciale n’ont pas suffisamment donné leur chance. Le choix est d’autant plus difficile qu’il existe des centaines de films répondant à ces critères. Nous devons aussi tenir compte des souhaits de nos adhérents, et là, nous manquons encore de recul avec seulement une petite année d’expérience. Il faut enfin – et ce n’est pas négligeable – que le film retenu soit disponible dans une copie de qualité suffisante sur un support compatible avec l’équipement du cinéma.

 
Quel bilan peut-on faire de cette première année de ciné-club ?

La première séance a eu lieu le 27 mars 2012 avec la projection du film Remorques, de Jean Grémillon, film dont le personnage principal joué par Jean Gabin était inspiré d’une grande figure quinocéenne : le commandant Louis Malbert, pionnier du sauvetage en mer.

Depuis, huit autres séances ont eu lieu à ce jour, réunissant à chaque fois un peu plus d’une quarantaine de personnes. Il est intéressant de souligner que de nouvelles adhésions sont réalisées à chaque séance. Depuis septembre dernier, début de la saison 2012-2013, le nombre d’adhérents de Ciné St Ke a ainsi atteint près de cent cinquante à ce jour.

Notons aussi que plusieurs de ces nouveaux adhérents viennent de communes avoisinantes, et parfois même d’assez loin. Certains nous ont dit avoir découvert le cinéma Arletty à l’occasion de notre ciné-club, et y être revenus depuis, ce qui ne peut manquer de nous réjouir.

 
Certains reprochent au ciné-club de ne pas être ouvert à tous. Pourquoi faut-il être adhérent pour y participer ?

Il ne vient à l’idée de personne de reprocher à d’autres associations de demander une cotisation pour chanter, pratiquer un sport, jouer aux cartes ou à la pétanque… Il en va de même pour nous : percevoir une cotisation pour avoir accès à certaines activités n’est en rien contradictoire avec le fait que l’association est ouverte à tous, sans aucune restriction, comme toute association régie par la loi de 1901.

S’agissant du ciné-club, la question de l’adhésion revêt un aspect particulier. L’activité des ciné-clubs est en effet strictement encadrée par la loi, qui définit ce qu’il est convenu d’appeler le « statut du cinéma non commercial ». Parmi les obligations qui nous sont faites pour nous prévaloir de l’appellation de ciné-club et bénéficier des conditions afférentes pour la diffusion des films figure celle de n’accueillir dans nos séances que nos seuls adhérents à jour de leur cotisation. Il n’en reste pas moins, encore une fois, que l’adhésion, elle, est ouverte à tous.

 
On dit aussi que l’association est riche. Avec ses cotisations et la gratuité de la salle pour le ciné-club, pourquoi a-t-elle aussi besoin d’une subvention ?

Le ciné-club est, malheureusement, une activité chère. Il faut savoir que le coût d’une séance s’élève à environ 400 euros, imputables pour l’essentiel aux droits de diffusion du film, auxquels s’ajoutent la redevance de la SACEM, les frais de communication et divers frais annexes. Même avec la gratuité de la salle, il faudrait fixer les cotisations à un niveau prohibitif pour équilibrer le budget. La subvention qui nous est accordée permet de proposer l’accès au ciné-club pour un prix abordable (5 euros par séance au maximum), équivalent à celui d’une entrée au cinéma avec la carte d’abonnement.

Un autre aspect de la subvention est qu’elle nous permet d’aborder une année de programmation avec la certitude de pouvoir aller jusqu’au bout. Lorsque nous percevons une cotisation, nous nous engageons en effet à fournir un « service » différé parfois de plusieurs mois. Il est important, pour les adhérents comme pour les responsables de l’association, de savoir que ce service pourra être assuré.

La subvention n’est pas pour autant une fin en soi. Elle est un moyen de réaliser des objectifs, en l’occurrence, pour nous, la programmation d’une saison de ciné-club. La meilleure chose qui pourrait nous arriver serait de ne plus avoir besoin de subvention pour cela, signe que nous aurions désormais suffisamment d’adhérents pour équilibrer notre budget de façon durable. Nous y travaillons.

 
D’autres actions ont-elles été réalisées dans le cadre du partenariat avec le cinéma ?

Oui, mais encore très insuffisantes. C’est lié au fait que nous manquons encore de recul et d’expérience… et aussi de bonnes volontés en nombre suffisant. C’est lié également au contexte de fluctuations et d’incertitudes quant à la gestion de la salle, avec en particulier la fermeture du cinéma pendant un mois et demi au printemps dernier. Si on compte aussi l’interruption des vacances estivales, nous n’avons finalement eu que huit mois pour démarrer notre activité, période au cours de laquelle nous avons concentré nos efforts sur le ciné-club.

Quelques expériences ont cependant pu être menées : une conférence gratuite sur Quentin Tarantino au centre de congrès ; la présentation, dans le cadre de la programmation commerciale, du film Les Enfants du Paradis, à l’occasion de sa ressortie en salles en version restaurée ; la projection, offerte gratuitement par notre association dans le cadre de la Semaine Bleue du CCAS, du film French Cancan… Des contacts réguliers ont eu lieu, par ailleurs, avec les responsables successifs du cinéma.

Il faut aussi mentionner, pour être complets, des projets plus ambitieux qui n’ont pu voir le jour jusqu’à présent, mais que nous ne désespérons pas de mener à bien ultérieurement, tels une animation à l’occasion de l’anniversaire du cinéma ou encore la participation au mois du film documentaire organisé par plusieurs associations dans tout le département.

 
Quels sont les projets de Ciné St Ke pour l’avenir ?

Tout d’abord assurer la continuité et la pérennité du ciné-club. C’est notre principale activité, et elle suscite la satisfaction quasi unanime de tous ses participants. Ensuite nous verrons. Une procédure de DSP est en cours de finalisation pour confier la gestion du cinéma à un délégataire. Dès que celui-ci sera désigné, nous prendrons contact avec lui pour examiner ce qu’il sera possible de faire, à la fois en fonction de ses souhaits, de nos possibilités et, bien sûr, de la volonté du conseil municipal.

Les idées ne manquent pas. Souhaitons trouver les moyens, matériels et humains, de les réaliser. Toutes les bonnes volontés sont les bienvenues.

Patrick Bergaud
Président de Ciné St Ke