dimanche 27 janvier 2013

Un avenir très incertain


Y aura-t-il un ciné-club
en 2013-2014 ?

Jeudi 24 janvier, le conseil municipal devait, entre autres, décider du montant des subventions attribuées aux associations. Ce conseil n’a pu se tenir, le quorum n’étant pas atteint, du fait de l’absence de 17 conseillers sur 23. Il ne m’appartient pas, en tant que président de Ciné St Ke, de juger du bien-fondé de leur attitude, pas plus que de celle du maire. Chacun a ses raisons, et s’en est expliqué par ailleurs. Chacun rejette sur l’autre la responsabilité, et se dit persuadé de son bon droit.
Reste, pour les responsables d’associations – comme d’ailleurs pour tous les Quinocéens – une situation de blocage qui devient, au fil des mois, de plus en plus insupportable.
Ainsi, pour le ciné-club St Ke, que nous animons, nous devrions, dans les jours qui viennent, commencer à travailler sur notre programmation pour la saison 2013-2014. Cela s’explique notamment par les délais, parfois très longs, pour la négociation des droits de projection des films, ou encore par ceux nécessaires à l’annonce de nos séances dans certains supports.
Or, à cette date, nous ne disposons d’aucune des informations essentielles pour aborder ce travail.

-          Nous ignorons quel sera le montant de notre subvention – ni même s’il nous en sera accordé une. C’est évidemment un point décisif dans la mesure où, compte tenu du montant élevé des droits de diffusion des films, seule cette subvention nous permet de proposer des séances de ciné-club à un tarif abordable. Sans subvention, il nous serait tout simplement impossible de poursuivre notre activité. Je n’ose penser que ce soit l’intention d’une majorité de nos conseillers municipaux. 

-        Nous ne pouvons même pas établir un calendrier des dates de projection, faute d’interlocuteur pour ce faire. L’actuel directeur du cinéma n’étant en poste (en CDD) que jusqu’à fin mars, il ne peut évidemment pas s’engager sur un avenir aussi « lointain ». Quant à la DSP qui devrait prendre le relai à partir du 1er avril (sic), on peut, du train où vont les choses, commencer à s’interroger sur sa mise en place effective à la date prévue. 

-          Nous ne savons même pas avec certitude combien de séances il nous sera possible de proposer : 5, 8, 10 ? Les chiffres varient sans que personne, à l’heure actuelle ne puisse nous donner une quelconque assurance. Là encore, chacun sait que la fréquence et la régularité des séances sont des facteurs indispensables du succès et du développement d’un ciné-club.
 
 
Toutes ces raisons conduisent légitimement à s’interroger sur la pérennité de notre ciné-club. Sans vouloir noircir le tableau, il est de mon devoir d’alerter sur cette situation. Je ne suis en effet pas en mesure aujourd’hui de garantir l’existence d’un ciné-club à partir de septembre prochain. Cette éventuelle disparition, nous savons que certains l’appellent ouvertement de leurs vœux, n’hésitant pas pour cela à se répandre en calomnies sur notre compte. Leur détestation pathologique de toute action positive n’a aucun intérêt. En revanche, si nous devions en arriver à cette extrémité, ce sont plus de 150 adhérents actuels – et nous en enregistrons de nouveaux à chaque séance – qui se verraient privés d’une activité qui leur apporte une grande satisfaction, et dont nous recueillons régulièrement les témoignages d’encouragement.

Outre le ciné-club, il faudrait aussi parler de toutes les animations possibles autour du cinéma, que nous avions évoquées par le passé, et qui restent sans perspective faute d’interlocuteurs. Comment, en effet, prévoir un événement à long terme quand il n’y a ni adjoint à la culture ni gestion stable du cinéma avec un directeur installé dans la durée ?
Il faudrait aussi évoquer le festival du court-métrage qui va se tenir en juin prochain à Binic et expliquer pourquoi ce festival ne se tiendra pas à Saint-Quay-Portrieux, comme cela avait été envisagé par ses organisateurs. Il faudra bien, un jour, parler des conditions déplorables dans lesquelles cette manifestation – appelée à se pérenniser au fil des ans – a échappé à notre commune, nous privant des retombées de toutes sortes qu’elle pouvait apporter.

Tout cela conduit à s’interroger sur l’avenir d’associations comme la nôtre à Saint-Quay-Portrieux, et, plus largement sur la possibilité de toute vie culturelle et associative. Car, il ne faut pas s’y tromper, si une association, quelle qu’elle soit, est aujourd’hui touchée, les autres le seront aussi, tôt ou tard, d’une manière ou d’une autre.
Reste à espérer que nous n’en arriverons pas là et que nos conseillers municipaux – TOUS nos conseillers municipaux – sauront rapidement retrouver le sens de l’intérêt général et du bien commun pour mettre fin à cette insupportable dérive avant qu’il ne soit vraiment trop tard.

Patrick Bergaud
Président de Ciné St Ke

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